Locomotives à vapeur
030T-6 Fives-Lille
- Année de fabrication : 1948
- Constructeur : Fives-Lille
- Longueur : 8,81 m
- Hauteur : 3,90 m
- Masse à vide : 48 T
- Consommations : 1,5T de charbon et 15m3 d’eau aux 100km
- Puissance : 500ch environ
- Vitesse max. : 50km/h
En bref : Cette machine fut une des dernières fabriquées en France. C’est une locomotive de manoeuvre, destinée aux réseaux ferrés industriels.
Elle est mise en service aux Houillères du Bassin du Nord et du Pas de Calais (HBNPC) pour la remorque des rames de charbon. En 1960, elle est rachetée par une usine de céramique où elle tracte les wagons d’argile, avant d’être réformée. Rapatriée au CFV en 1985, elle fut restaurée en 5 ans.
030T-8143 “Hannibal” SACM
- Année de fabrication : 1945
- Constructeur : SACM
- Longueur : 9,00 m
- Hauteur : 3,90 m
- Masse à vide : 52 T
- Consommations : 1,5T de charbon et 15m3 d’eau aux 100km
- Puissance : 700ch
- Vitesse max. : 50km/h
En bref : Cette machine fut construite sur plans allemands, pour les Allemands. Cependant, la SACM ne mis aucune bonne volonté à terminer cette série, qui ne fut livrée qu’en 1945, après la Libération. Ces locomotives ont donc été vendues entre 1945 et 1948 à divers réseaux ferrés, industriels pour la plupart. Rachetée en 2000 par le CFV, elle sera remise en état en 2012.
La société Fives-Lille
La société Fives-Lille est étroitement associée au département du Nord et à sa métropole dont elle est proche, mais aussi à la commune de Fives qui était alors une commune indépendante, rurale, avant de devenir un quartier de Lille. Toutefois, l’origine de cette compagnie est lyonnaise, et ses fondateurs ont été associés de près à la naissance des chemins de fer en France, notamment autour de Saint Etienne. Cette entreprise a aussi dès son origine, une histoire fortement liée à une autre entreprise spécialisée elle aussi dans le matériel ferroviaire : l’entreprise Cail. Il faudra attendre 1958 pour que cette forte proximité se transforme en fusion.
Il faut aussi souligner que ces entreprises sont situées dans la première région de construction de matériel ferroviaire, où l’on trouvait les Ateliers du Nord de la France (Blanc Misseron), l’entreprise Franco-Belge, la Compagnie Industrielle de Matériel de Transport (C .I.M.T), Fauvet Girel ou encore Arbel. Aujourd’hui, la construction ferroviaire reste un point fort de la région Nord-Pas de Calais, avec la mise en place d’un pôle de compétitivité dans ce domaine.
A partir de sa création à Fives le 6 septembre 1861, son développement au cours du XIXème siècle est très rapide, si bien que vers 1900, l’entreprise est installée sur 10 ha, emploie environ 2500 salariés, et a construit plus de 1940 locomotives. La première guerre mondiale, va infliger de graves dommages sur le site, qui verra ses effectifs fortement baisser, et il faudra attendre 1922 pour que l’entreprise retrouve son rythme de production d’avant-guerre. Cette guerre permettra de moderniser l’entreprise, et celle-ci va accompagner le formidable développement des chemins de fer français en terme de vitesse, avec les Mountain (type 241) , les Mikado (type 141) ou encore les Atlantic du Nord (type 221). Vers 1924 l’entreprise sera aussi pionnière dans le domaine de la traction électrique 1500 volts continu, avec la construction de locomotives pour le PLM. Le site lillois subira au cours de la seconde guerre mondiale le même lot de destructions que pour la première, notamment avec les bombardements alliés, elle devra aussi fournir l’Allemagne en locomotives à vapeur du type 150 X. La reprise des activités est assez rapide après 1945, si bien que vers 1955, l’entreprise compte 6000 salariés, et le site de Fives s’étend sur 100 ha avec une desserte interne de près de 12 km de voies ferrées.
La production de locomotive à vapeur s’arrêtera définitivement en 1954, et toute la production ferroviaire vers 1970, avant la fusion de l’ensemble Fives-Lille-Cail avec Babcok en 1973. Au final, au long de son histoire, l’ensemble Fives-Lille-Cail aura construit environ plus de 7600 locomotives à vapeur, et il a été longtemps le premier fournisseur des réseaux français. Son activité a aussi été tournée vers l’export (parfois à parts égales avec le national) avec de nombreuses livraisons à l’étranger (Russie, Chine, ..).
Il ne faut pas oublier que la production de cette entreprise n’a pas été uniquement centrée sur le ferroviaire, elle a aussi construit des ponts comme celui d’Alexandre III à Paris, les ascenseurs de la Tour Eiffel, les halles de la gare de Lille, des sucreries dont elle assurera la gestion pour certaines. Elle sera aussi fortement impliquée dans des réseaux ferroviaires sud-américains.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter l’ouvrage suivant dont les informations ci-dessus sont issues : Dubois Joseph, Les Locomotives du Nord, Histoire de Fives-Lille-Cail et des constructeurs ferroviaires du Nord, L’évolution des trains du Nord, au TER et au TGV Nord, Ed Planquart, 207 p., 1983